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Pourquoi les leaders politiques ont pris plaisir à banaliser nos dates historiques? »

*La Banalisation de nos dates historiques : Une stratégie politique dévastatrice*

« Pourquoi les leaders politiques ont pris plaisir à banaliser nos dates historiques? »

Depuis de nombreuses années, il existe en Haïti une campagne insidieuse visant à banaliser nos dates historiques, et ceux qui en sont les artisans ne sont autres que nos dirigeants politiques. Ces journées qui devraient incarner la mémoire collective, l’unité nationale, et l’hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie pour notre liberté, sont transformées en scènes de confrontations, de violence et de manipulations politiques.

Prenons l’exemple du 17 octobre, date de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, père de la nation haïtienne. Cette journée devrait être une journée de deuil national, marquée par la méditation, des drapeaux en berne, des discussions sur l’idéal dessalinien, des émissions de radio et de télévision qui honorent l’histoire héroïque de notre peuple. Pourtant, que voyons-nous ? Des manifestations politiques, souvent teintées de violence, qui détournent complètement le sens de cette commémoration. Au lieu de respecter la mémoire de Dessalines et ce qu’il représente, certains politiciens utilisent cette date pour attiser la colère populaire et faire avancer leurs agendas personnels. Cela devient un théâtre de destruction, comme ce fut le cas lors des événements des 6, 7, et 8 juillet, où les pillages et les vols ont éclaté sans véritable cause ni objectif commun.

Cette banalisation n’est pas anodine. En dévalorisant nos dates historiques, nos leaders politiques contribuent à éroder notre identité collective. En détournant l’attention du véritable sens de ces commémorations, ils affaiblissent notre fierté nationale et notre conscience historique. C’est un jeu dangereux, car un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir.

La question se pose alors : pourquoi ces dirigeants persistent-ils à transformer ces moments sacrés en chaos ? La réponse est simple : c’est une stratégie de diversion. En créant du désordre lors des journées de commémoration, ils évitent que le peuple se concentre sur les vrais problèmes du pays et les interpelle sur leur incapacité à gouverner de manière efficace.

Face à cette situation désolante, il est légitime de se demander : y a-t-il une chance, même infime, que nous puissions un jour nous rassembler autour d’une table pour discuter des véritables enjeux de la nation ? Est-il possible d’organiser une conférence nationale, un dialogue entre Haïtiens, sans l’intervention de l’ONU, du CARICOM, ou de toute autre entité étrangère ? Le dialogue national est-il vraiment possible pour nous autres Haïtiens ?

Je crois fermement que oui. Mais pour cela, il faut que nous fassions un choix collectif : celui de la responsabilité et de la réconciliation. Nous devons accepter que nos divisions ne servent que ceux qui veulent nous maintenir dans le sous-développement et l’instabilité. Il est temps que nous nous regardions en face, que nous fassions le deuil de nos querelles intestines, et que nous construisions ensemble un avenir basé sur le respect de nos héros et de notre patrimoine historique.

Le 17 octobre ne doit plus être une journée de violence. Elle doit être une journée de réflexion profonde sur l’héritage de Dessalines et sur la voie que nous voulons tracer pour les générations futures. Ce n’est qu’en rétablissant le respect de nos dates historiques que nous pourrons commencer à guérir les blessures de notre passé et à reconstruire un Haïti prospère et en paix.

Beken Petit-Homme
16 Octobre 2024
Secrétaire Général
Société Civile des Gonaïves

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